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LE FANATISME.


dénoûment heureux. M. de Voltaire a cherché à éviter ce défaut, autant que le sujet le permettait. Du moins sa pièce, comme celle de Bajazet, est-elle susceptible de plusieurs dénuements. Le cinquième acte, et la catastrophe de Zulime, telle qu’elle est dans cette édition, est d’une grande beauté ; et ce vers de Zulime, en arrachant le poignard à sa rivale :


C’est à moi de mourir, puisque c’est toi qu’on aime,


vaut mieux lui seul que beaucoup de tragédies.

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LE FANATISME,
OU
MAHOMET LE PROPHÈTE.


On trouvera des détails historiques sur Mahomet dans l'Avis de l’éditeur. On y reconnaît la main de M. de Voltaire. Nous ajouterons ici qu’en 1741, Crébillon refusa d’approuver la tragédie de Mahomet ; non qu’il aimât les hommes qui avaient intérêt à faire supprimer la pièce, ni même qu’il les craignît, mais uniquement parce qu’on lui avait persuadé que Mahomet était le rival d’Atrée. M. D’Alembert fut chargé d’examiner la pièce, et il jugea qu’elle devait être jouée : c’est un de ses premiers droits à la reconnaissance des hommes, et à la haine des fanatiques qui n’ont cessé depuis de le faire déchirer dans des libelles périodiques. La pièce fut jouée alors telle