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ÉRYPHILE.

tueuse, persécutée par un mari cruel qu’elle n’aime point. Mais la fable de la pièce, le caractère des personnages, le dénomment, tout est différent ; et, à l’exception d’une scène entre Cassandre et Artémire, qui ressemble à la scène du quatrième acte, entre Hérode et Mariamne, il n’y a rien de commun entre les deux pièces. On n’a pu retrouver Artémire ; il n’en reste que la scène dont nous venons de parler, une parodie jouée à la Comédie italienne, et le rôle d’Artémire tout entier.

D’après ces débris, nous avons essayé de retrouver le plan de la pièce ; mais celui qu’on pourrait deviner d’après la parodie est fort différent du plan que donnerait le rôle d’Artémire. Nous avons préféré ce dernier, parce qu’il a permis de conserver un plus grand nombre de vers.

On verra, dans ces fragments, que M. de Voltaire, qui n’avait alors que vingt-six ans, cherchait à former son style sur celui de Racine. L’imitation est même très-marquée.

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ÉRYPHILE.


Cette pièce fut jouée avec succès en 173-2, quoique l’ombre d’Amphiaraûs et les cris d’Éryphile immolée par son fils, ne pussent produire d’effet sur un théâtre alors rempli de spectateurs. Malgré ce succès, M. de Voltaire, plus difficile que ses critiques, vit tous les défauts d’Éryphile ; il retira la