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VIE DE VOLTAIRE.


passion subordonnée à la passion plus noble de l’humanité. Sans faste dans ses vertus et sans dissimulation dans ses erreurs, dont l’aveu lui échappait avec franchise, mais qu’il ne publiait pas avec orgueil, il a existé peu d’hommes qui aient honoré leur vie par plus de bonnes actions, et qui l’aient souillée par moins d’hypocrisie. Enfin, on se souviendra qu’au milieu de sa gloire, après avoir illustré la scène française par tant de chefs-d’œuvre, lorsqu’il exerçait en Europe, sur les esprits, un empire qu’aucun homme n’avait jamais exercé sur les hommes, ce vers si touchant :


J’ai fait un peu de bien, c’est mon meilleur ouvrage,


était l’expression naïve du sentiment habituel qui remplissait son âme.


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