encore s’être assuré que l’esprit humain ne le pourra
jamais découvrir. On doit ensuite observer que ce
n’est pas assez qu’une cause explique en gros un
système de faits, pour conclure de l’existence des
effets à celle de la cause ; mais qu’il faut encore que
cette explication soit précise, qu’elle soit, pour ainsi
dire, calculée, c’est-à-dire, qu’il faut prouver que
tout ce système de faits n’est formé que des modifications différentes de deux ou trois faits généraux, qu’on regarde alors comme une cause. Dans tout
autre cas, il est nécessaire de demander à priori
l’existence de la cause.
PASCAL. « Montaigne, né dans un État chrétien, fait profession de la religion catholique : mais comme il a voulu chercher une morale fondée sur la raison, sans les lumières de la foi, il prend ses principes dans cette supposition, et considère l’homme destitué de toute révélation. » (P. 462.)
CONDORCET. On vient de faire un livre pour
prouver que Montaigne était bon chrétien. Selon
nos zélés, tout grand homme des siècles passés était
croyant ; tout grand homme vivant est incrédule :
leur première loi est de chercher à nuire ; l’intérêt
de leur cause ne marche qu’après.
PASCAL. « On ne s’imagine d’ordinaire Platon et Aristote
qu’avec de grandes robes, et comme des personnages toujours graves et sérieux. C’étaient d’honnêtes gens qui
riaient comme les autres avec leurs amis. Et quand ils ont fait leurs lois et leurs traités de politique, ç’a été en se