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ÉLOGE DE M. D’ALEMBERT.


ficiellement, paraîtrait celui de deux hommes absolument étrangers l’un à l’autre.

Tout semblait lui promettre des jours heureux ; sa fortune suffisait, non-seulement à ses désirs personnels, mais à ceux qu’il formait pour sa famille, avec une modération semblable à celle qu’il avait pour lui-même. Il jouissait de la juste réputation que ses ouvrages lui avaient méritée, de l’estime de ses confrères, de la considération des ministres qui connaissaientson zèle et sa droiture, et auxquels la voix publique avait appris à respecter ses lumières ; enfin de la tendresse de quelques amis, et de celle d’une famille à laquelle il tenait encore par le besoin qu’elle avait de lui. Mais le travail, la fatigue de ses places, quelques chagrins personnels avaient altéré ses forces. Il fut attaqué d’une fièvre maligne, et y succomba le 27 septembre 1783, regretté de sa famille, de ses confrères, de ses amis, de ses élèves, de tous ceux qui avaient pu le bien connaître.

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ÉLOGE DE M. D’ALEMBERT.


Jean le Rond D’Alembert, secrétaire perpétuel de l’Académie française, membre des Académies des sciences de France, de Prusse, de Russie, de Portugal, de Naples, de Turin, de Norvège, de Padoue ; de l’Académie royale des belles-lettres de Suède, de l’Institut de Bologne, de la Société littéraire de