avec celle qui annonce la sagacité ou une conception
rapide ; juger le mérite d’un élève d’après la manière
dont il résout les questions qu’on lui propose, et
non d’après son exactitude plus ou moins servile à
suivre les solutions que l’examinateur a données dans
ses ouvrages ; mettre enfin chacun d’eux à sa place,
et prononcer entre le plus jeune qui donne des espérances
plus brillantes, et celui qui, éprouvé plus
longtemps, en donne de plus certaines ; entre l’élève
qui, également instruit sur toutes les parties, montre
une heureuse facilité d’apprendre, et celui qui,
faible sur quelques-unes et supérieur sur d’autres,
annonce une tète capable de plus d’efforts et de
combinaisons plus profondes : tels sont les devoirs
d’un examinateur et le tableau des examens de
M. Bezout.
Il est aussi dans cette place d’autres devoirs qui tiennent plus à l’homme qu’au savant. Nous ne dirons pas ici avec quel scrupule il les a remplis, parce qu’un trait que nous allons rapporter en fera mieux juger que tout ce que nous pourrions dire. Pendant un examen à Toulon, il apprend que deux élèves ne pourront se présenter, parce qu’ils sont attaqués de la petite vérole ; il n’avait pas eu cette maladie ; il la craignait ; cependant il sait que s’il ne voit pas ces élèves, il retardera d’un an leur avancement. Dès ce moment, ses répugnances se taisent, il se fait conduire au lit des malades, les examine, et se trouve heureux de ce qu’ils ont été dignes du sacrifice qu’il a fait pour eux.
Un pareil acte d’une justice rigoureuse, exercée