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ÉLOGE DE PASCAL.


des recherches profondes sur la théorie de l’équilibre des liqueurs.

Archimède, qui, le premier des anciens, traita de la théorie des fluides, n’avait considéré que l’équilibre des solides plongés dans un fluide. Il avait déterminé le poids des corps pesés dans un fluide plus léger, le degré d’enfoncement où ils restaient en équilibre dans un fluide plus pesant, la force avec laquelle ils tendaient à s’élever lorsqu’on les avait forcés de s’y plonger tout entiers, et la position qu’ils y prenaient relativement à leur figure.

Stevin, mathématicien flamand, paraît avoir prouvé le premier, par l’expérience et la théorie, que les fluides pèsent dans la direction de leur pesanteur, en raison de leur base et de leur hauteur, et qu’ainsi le cylindre et le cône fluide, qui ont une base et une hauteur égales, pèsent également sur cette base.

Pascal démontra la même vérité dans son ouvrage ; et il employa de même et l’expérience et la théorie, dont le concours est si nécessaire, lorsque les sciences ont à combattre à la fois les préjugés du peuple et les erreurs des savants.

Des deux démonstrations de Pascal, l’une est fondée sur ce principe de mécanique, connu de Toricelli, que si, en supposant un changement dans la position de deux corps liés ensemble, il arrive que leur centre de gravité ne doive pas changer de place, ces deux corps seront en équilibre ; ce principe ne s’applique immédiatement qu’à l’équilibre des fluides pressés par deux pistons de masses pro-