expérience réussit à Descartes en Suède, et, dès ce
moment, la cause de ce grand phénomène fut connue ;
une foule d’effets, et de ces effets qui se présentent
journellement, dépendait de cette cause.
Telle est la résistance qu’on éprouve en ouvrant un
soufflet, dont le tuyau est bouché ; l’adhérence
d’une clef à la lèvre qui la suce ; la cohésion de deux
corps polis que l’on veut séparer. Ainsi, cette découverte de la philosophie nouvelle, qui substituait
une cause physique et lumineuse aux causes obscures
et vagues de la physique ancienne, fut bientôt
une connaissance populaire. Bientôt l’ancienne physique
devint susceptible de ridicule, et il fut du bon
ton de s’en moquer. C’est peut-être ce qui contribua
le plus à hâter en France la décadence des chimères
de l’école, et le triomphe de la bonne philosophie.
Dans le cours de ses expériences, Pascal eut occasion de remarquer l’élasticité de l’air, et de voir que cette élasticité tient l’air en équilibre avec le poids dont il est chargé. Un ballon, flasque au bas du Puy-de-Dôme, reprit en haut toute sa rondeur, et redevint flasque au bas de la montagne ; un autre ballon, qu’on avait rempli d’air au sommet, s’aplatit en descendant.
Pascal observa aussi que les variations du baromètre, qui répondaient au poids de l’atmosphère, avaient quelques rapports avec les changements de temps. Descartes avait eu la même idée. Il avait imaginé le baromètre double pour observer ces rapports sur une échelle plus grande. Le baromètre devait se tenir plus haut lorsque l’atmosphère était