étaient pour lui des ouvrages d’obligation. Il avait
composé deux cours de mathématiques, l’un pour
la marine, l’autre pour l’artillerie. Le fond de ces
ouvrages était le même, les applications seules étaient
différentes, et analogues dans chaque coursa l’objet
principal des études de ceux auxquels il était destiné.
La meilleure preuve du mérite des livres élémentaires,
c’est leur succès. Ceux qui les enseignent ou
qui les étudient trouvent trop d’avantage à choisir
celui qui, en renfermant une égale instruction, leur
donne le moins de peine, pour ne pas être justes,
même par intérêt. Les cours élémentaires de M. Bezont
ont été adoptés dans un grand nombre d’écoles
et par beaucoup de maîtres ; et ce succès nous dispense
d’en apprécier le mérite.
Les examens des élèves de deux écoles, et les voyages auxquels ces examens l’obligeaient, étaient pour M. Bezout une distraction pénible, dont son zèle pour le bien public pouvait seul le consoler.
Encourager un élève timide, faire oublier par un ton de bonhomie et par une douce familiarité, tout ce que le caractère d’examinateur a d’imposant pour un jeune homme tourmenté à la fois par l’amour de la gloire et par celui de la liberté, par le désir de plaire à sa famille et par l’ambition de s’avancer ; distinguer dans les fautes qui échappent à un élève, celles dont le défaut d’intelligence ou d’instruction est la cause, et celles qui naissent d’un trouble involontaire ; démêler, dans celui qui s’énonce mal, le savoir et le talent qui se cachent ; ne pas confondre la facilité qui vient de la mémoire ou de la confiance