preuves, il faut avoir étudié et même approfondi
les sciences naturelles. Enfin, les raisonnements
des déistes contre la religion sont propres
à séduire les âmes honnêtes et douces : on
ne peut pas dire que, fatigués du joug d’une
morale austère, ils cherchent à le secouer ; et
ils n’attaquent les religions exclusives qu’en
parlant de la bonté universelle d’un Dieu, père
de tous les hommes, qui n’a dû parler à tous
ses enfants que le même langage.
Une autre raison de croire que ce sont les déistes, et non les athées, qui sont vraiment dangereux pour la religion, c’est qu’il y a eu beaucoup d’athées qui ont prétendu qu’une religion, même fausse, pouvait être bonne politiquement, et qui, en conséquence, se sont conduits avec un zèle plus ardent que celui des croyants les plus convaincus ; au lieu que jamais déiste n’a marqué le moindre zèle pour ce qu’il a le malheur de regarder comme une superstition.
L’intérêt de la religion est donc de détruire le déisme, de prouver la nécessité d’une révélation, en montrant que la raison seule ne peut élever l’homme à la connaissance de Dieu.