vertus et punit nos crimes. Il semble qu’il faut
conclure de là que l’opinion de Pascal ne peut
que servir à la religion. La religion n’a rien à
craindre des athées. Leur morale a pour règle
l’utilité générale des sociétés, et pour motifs
l’intérêt que les hommes ont d’être bons, et l’aversion
naturelle de l’homme pour causer de
la douleur à son semblable. Cette morale parle
trop peu à l’imagination et aux âmes communes,
pour devenir jamais populaire. D’ailleurs, on
accusera toujours les athées de détruire toute
morale, et il leur sera toujours impossible de
faire à cette objection une réponse satisfaisante,
surtout de mettre cette réponse à la portée du
commun des hommes.
La morale des déistes, au contraire, est appuyée sur la même base que celle de la religion. Ils offrent les mêmes espérances et les mêmes craintes ; l’âme y trouve les mêmes consolations ; leur système a ce caractère imposant de majesté et de grandeur, auquel l’imagination a tant de peine à résister. Leurs preuves, tirées de l’ordre qui paraît régner dans le monde, sont à la portée de tous les esprits ; au lieu que, pour sentir la force des objections qui attaquent ces