foi, mais de régler l’État ; on peut être citoyen
sans être catholique. Il n’est plus question d’exact
miner s’il vaut mieux exterminer les hérétiques
que de les éclairer ; si les supplices employés par
François Ier n’ont pas contribué à en augmenter le
nombre : ce nombre est immense. Malheur à ceux
qui conseilleraient au roi de se mettre à la tête
d’une moitié de ses sujets pour égorger l’autre !
Que les évêques se bornent à combattre les protestants
avec les mêmes armes que les Hilaire et
les Ambroise ont employées contre les hérétiques
de leur siècle, la sainteté de leur vie et l’exemple
de leur vertu. Quant à nous, ce qui nous importe,
c’est que les citoyens protestants ou catholiques
vivent en paix et obéissent aux lois. »
Cette loi fut reçue avec des cris de fureur à Rome et en Espagne. Les fanatiques annoncèrent au peuple, du haut des chaires, que c’en était fait de la foi, et les partisans de la maison de Lorraine feignirent de le croire.
Le parlement ne consentit à l’enregistrement qu’avec des restrictions, et jusqu’à ce que le concile eût décidé irrévocablement que les protestants étaient hérétiques. On croyait impossible alors de laisser la vie à quiconque avait le malheur de se tromper dans sa croyance ; et il faut avouer que la conduite et les écrits des protestants respiraient la même doctrine. Ouvrons les ouvrages qu’ils ont publiés pour leur défense. Ce n’est point comme hommes, comme citoyens, qu’ils réclament la liberté de suivre leur culte, c’est comme sectateurs de la