d’Euler, que ses dispositions précoces pour la géométrie
avaient rendu l’objet particulier de sa tendresse
paternelle.
Tous les mathématiciens célèbres qui existent aujourd’hui sont ses élèves : il n’en est aucun qui ne se soit formé par la lecture de ses ouvrages ; qui n’ait reçu de lui les formules, la méthode qu’il emploie ; qui, dans ses découvertes, ne soit guidé et soutenu par le génie d’Euler. Il doit cet honneur à la révolution qu’il a produite dans les sciences mathématiques, en les soumettant toutes à l’analyse ; à sa force pour le travail, qui lui a permis d’embrasser toute l’étendue de ces sciences ; à l’ordre qu’il a su mettre dans ses grands ouvrages ; à la simplicité, à l’élégance de ses formules ; à la clarté de ses méthodes et de ses démonstrations, qu’augmentent encore la multiplicité et le choix de ses exemples. Ni Newton, ni Descartes même, dont l’influence a été si puissante, n’ont obtenu cette gloire, et jusqu’ici, seul entre les géomètres, M. Euler l’a possédée tout entière et sans partage. Mais, comme professeur, il a formé des élèves qui lui appartiennent plus particulièrement, et parmi lesquels nous citerons son fils aîné, que l’Académie des sciences a choisi pour le remplacer, sans craindre que cette succession honorable accordée au nom d’Euler, comme à celui de Bernoulli, pût devenir un exemple dangereux ; un second fils, livré aujourd’hui à l’étude de la médecine, mais qui, dans sa jeunesse, a remporté dans cette académie un prix sur les altérations du moyen mouvement des planètes ;