laisser pénétrer ses desseins ; affectant pour la religion catholique un zèle que le scandale de ses
mœurs et de son avidité ne permettait pas de croire
sincère ; feignant de pencher en secret pour les luthériens, afin de les engager à lui abandonner les
calvinistes de France, tandis qu’il traitait avec les
ministres de la maison d’Autriche pour exterminer à
la fois tous les protestants ; également prodigue des
trésors et du sang de la nation ; toujours prêt à ordonner des massacres et à exciter la guerre, mais ne
pouvant voir une arme à feu sans trembler, parce
qu’un astrologue l’avait menacé de périr d’un coup
d’arquebuse.
Le duc de Guise, son frère, aussi ambitieux et politique plus profond encore, mais cachant l’audace de ses projets sous une modération apparente, et couvrant du masque de la franchise ses fourberies et ses complots : il avait servi la nation avant de l’opprimer ; et Metz défendu, Calais rendu à la France au bout de deux siècles, Paris rassuré après la défaite de Saint-Quentin, avaient répandu sur son nom un éclat que ses vices ne purent ternir, et avaient inspiré pour lui un amour que les crimes de la guerre civile ne purent lui enlever.
Le connétable de Montmorency, fier d’un nom qui, depuis plus de six siècles, était le premier de la noblesse française, et rougissant de plier sous le pouvoir des Guises ; général malheureux, mauvais politique, mais redoutable par le poids de son nom, par sa place, par ses alliances avec les Bourbons, par le nombre de ses fils, par la renommée de ses