de leur assurer la liberté de remplir leurs devoirs»
Si la crainte, la bassesse, l’avidité, la partialité
corrompent la pureté des jugements ; si les tribunaux
font servir à leur propre ambition le pouvoir
dont ils sont armés pour la sûreté publique ;
si l’esprit de corps étouffe l’esprit d’équité ; si
le zèle de secte ou de parti altère le zèle
de la justice ; si les magistrats s’abaissent jusqu’à se rendre les instruments des passions des hommes puissants,
ou les complices de leurs intrigues ; s’ils négligent
leurs fonctions utiles, pour aspirer à un simulacre
de pouvoir qu’ils ne peuvent obtenir qu’aux dépens
de la prospérité publique : qu’alors, ils trouvent
dans leur chef, un censeur plus occupé de les éclairer
que de les punir, plus redoutable par l’autorité
de ses lumières et de ses exemples, que par le pouvoir
de sa place, et qui sache que les reproches de
l’homme puissant ne sont qu’une injure, mais que
ceux de l’homme vertueux peuvent être des leçons
utiles.
Conservateur des lois, placé entre la nation et le souverain, le chancelier appartient à tous deux, et n’appartient qu’à eux seuls ; s’il se souvient qu’il peut avoir d’autres intérêts, d’autres liaisons, il n’est qu’un traître.
C’est à lui de défendre auprès du prince les droits du peuple, que jamais les rois n’ont intérêt de violer : c’est à lui de défendre les droits du souverain, contre tous ceux qui voudraient exercer, au nom de la nation, un pouvoir qu’elle ne leur a pas confié.
C’est à lui d’invoquer hautement le nom de la