nistres, et de sauver la France. Le moyen qu’ils employèrent était un crime qu’aucune intention ne pouvait justifier ; mais la manière dont le cardinal de
Lorraine en punit les auteurs fut plus criminelle
encore. Le meurtre de plusieurs milliers d’hommes,
ou massacrés, ou livrés aux supplices, en ne conservant
des formes légales que ce qu’il fallait pour en
rendre la violation plus odieuse, souleva toute la
nation. Olivier, affaibli par l’âge, trop éclairé pour
ne pas prévoir les maux dont la France était menacée,
trop faible pour résister aux ordres du cardinal
de Lorraine, trop vertueux pour les exécuter sans
remords, et pour se croire justifié en disant qu’il
n’avait fait qu’obéir 5 Olivier signa, en gémissant,
ces ordres sanguinaires, et mourut de chagrin et de
repentir : il fallut lui nommer un successeur.
Il n’eût pas été difficile au cardinal de Lorraine de trouver un esclave ; mais il croyait avoir besoin d’un appui : la troupe de ses flatteurs, le génie de son frère, l’autorité du roi qu’on savait déjà trop être incapable d’avoir une volonté, paraissaient au cardinal de trop faibles remparts contre la France indignée.
Catherine de Médicis, qui, durant la vie de Henri II, n’avait été jalouse que du crédit de la duchesse de Valentinois, vit avec douleur, sous le règne de son fils, le crédit passer entre les mains de Marie Stuart et de ses oncles. Avide du pouvoir, et ne sachant ni s’en servir ni le conserver ; lâche dans le danger, mais insultant avec audace à l’opinion, aux lois, au bonheur du peuple ; se livrant au crime