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ÉLOGE DE TURGOT.

lui donnant de nouvelles vertus, devait augmenter la confiance de ceux qui, comme Fourcroy, lui demandaient le prix d’un sang plus d’une fois répandu pour elle, et d’une vie sans tache, qui lui avait appartenu tout entière.

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ÉLOGE DE TURGOT.

Étienne-François Turgot, associé libre de l’Académie des sciences, naquit à Paris, le 16 juin 1721.

Il annonça dès sa jeunesse cette ardeur de s’instruire, ce goût d’une bienfaisance éclairée, ce zèle pour le bonheur public, qualités dont la vie et la réputation de son père lui offraient le modèle, et lui montraient la récompense. Il cultiva presque toutes les sciences, mais en les rapportant toujours à un but d’utilité prochaine ; il étudia la botanique, l’histoire naturelle, la chimie, parce qu’il s’intéressait vivement au progrès de l’agriculture et des arts ; il acquit des connaissances étendues dans l’anatomie, la chirurgie, la médecine, parce qu’il voulait pouvoir porter au pauvre, dans sa chaumière, le secours de ses lumières comme celui de ses bienfaits, et se mettre en état de surveiller dans les camps la négligence des gens de l’art, de suppléer à leur absence, et de soulager les maux du soldat, après lui avoir donné l’exemple de braver les dangers.

Très-jeune encore lorsqu’il alla faire ses caravanes à Malte, il s’y montra comme un philosophe oc-