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ÉLOGE DE FOUGEROUX.


un grand nombre ne font qu’adhérer à la plante principale ; l’humidité, l’air qui les environnent, leur fournissent leur aliment, et elles ne paraissent pas vivre aux dépens de l’arbre auquel elles se sont attachées. C’est dans cette classe qu’il faut ranger celles qui végètent sur les insectes vivants ou sur leurs nymphes.

A la mort de Duhamel, Fougeroux hérita de ces possessions, où, depuis cinquante ans, il s’était occupé de naturaliser des arbres étrangers, et de suivre sur la culture des grains, du safran, de la rhubarbe, des arbres fruitiers, sur l’administration des forêts, sur la conservation du blé et des farines, une suite nombreuse d’observations ou d’expériences faites assez en grand pour éclairer la pratique des agriculteurs. Dans ces mêmes possessions, les frères Duhamel s’étaient fait un devoir d’éclairer, de concilier, de soulager les hommes qui les habitaient, et Fougeroux ne succéda pas moins aux travaux et aux vertus de ses oncles qu’à leurs propriétés. Les soins de bienfaisance ne furent point ralentis, les recherches scientifiques ne furent point interrompues ; on ne s’aperçut pas que ces terres eussent changé de possesseur, et il semblait que les sciences, le travail et la vertu eussent choisi cette maison comme un domicile éternel.

C’est là que peut-être, pour la première fois en France, on avait vu des propriétaires riches uniquement occupés de répandre autour d’eux l’abondance et les lumières, de perfectionner à la fois, et les cultivateurs et la culture ; mais telle est aujour-