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ÉLOGE DE FOUGEROUX.


accusé par la voix publique d’en, avoir été le complice, ou, par celle de sa conscience, de n’avoir pas assez fait pour les prévenir : le spectacle du malheur public le consterne et le déchire d’autant plus, que ses vues plus pures ont été plus cruellement trompées.

Tel fut le sort de Camper. Malheureux pendant les troubles de son pays, il le fut encore davantage après la révolution qui a paru les terminer. La douleur abrégea ses jours, et cette mort prématurée, en laissant aux sciences de justes regrets, doit l’absoudre aux yeux de ceux dont il ne soutint pas la cause, mais dont il ne put supporter les malheurs.

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ÉLOGE DE FOUGEROUX.


Auguste-Denis Fougeroux, de l’Institut de Bologne ; de la Société d’Édimbourg, et pensionnaire de l’Académie des sciences, naquit à Paris, le 10 octobre 1732, de Pierre-Jacques Fougeroux et d’Angélique Duhamel.

Témoin, dès ses premières années, de la vie douce, active, laborieuse, de M. Duhamel, des plaisirs purs qu’il trouvait dans l’étude, de la considération qu’il avait obtenue dans le monde, du respect public dont ses vertus et ses services l’avaient environné, le jeune Fougeroux n’eut d’autre ambition que d’imiter son oncle, et ne voulut embrasser aucun état, content de consacrer sa vie à rassembler