la vérité, l’exactitude sont le principal caractère de
ses portraits. Il inspire la confiance, parce qu’il ne
paraît chercher à rien embellir. S’il se présente à lui
des réflexions fines, des images heureuses, on voit
que son sujet les lui inspire, et non qu’il ait travaillé
pour l’en orner ; son style, toujours simple, est
presque toujours noble et pur ; mérite devenu rare
dans un temps où le désir de faire effet par l’expression, et de suppléer par la bizarrerie des mots à la nullité des idées, confond tous les tons, tous les
genres, et a fait, du défaut de mesure et de goût, un
des secrets de l’art d’obtenir une gloire de quelques
jours, et d’échapper par un prompt oubli au redoutable
jugement delà postérité. M. de Fontenelle avait
donné à ses successeurs d’autres exemples, que M. de
Fouchy a su imiter.
Le secrétaire d’une compagnie savante est le confident nécessaire de toutes les petites passions que peuvent exciter entre ses membres l’amour de la gloire ou de la considération, les différences d’opinions, et même la rivalité des divers genres de sciences. Il est le témoin de ces secrètes faiblesses d’amour-propre, dont les lumières, les talents, la célébrité même ne guérissent pas toujours. Son indiscrétion pourrait souvent faire dégénérer en querelles ces semences de division que le silence étouffe pour jamais.
Obligé à l’impartialité, sans l’être cependant de dissimuler ses opinions, de tenir une balance égale sans abjurer ses affections personnelles, d’éviter jusqu’au scrupule le soupçon de vouloir exercer une