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ÉLOGE DE M. GUETTARD.


tion honorable, s’il ne l’eût méritée par des vertus.

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ÉLOGE DE M. GUETTARD.


Jean-Étienne Guettard, docteur régent de la Faculté de médecine ; de l’Académie de Stockholm ; des sociétés de botanique de Florence et de Bâle ; de la Société physiographique de Londres ; pensionnaire de l’Académie des sciences, naquit à Étampes, le 11 septembre 1715, de Jean Guettard et de Marie Descurain.

L’aïeul maternel de M. Guettard était apothicaire à Étampes : aux travaux de son état, à des soins gratuits pour les pauvres de sa ville et des paroisses voisines, il joignait des connaissances très-étendues dans la botanique, qu’il cultivait pour son propre bonheur, pour le plaisir d’observer et de s’instruire, sans aucune vue ni de gloire ni d’ambition littéraire, comme en un mot il serait à désirer que les sciences d’observation fussent cultivées dans les provinces. Alors on verrait des hommes modestes, animés par le seul besoin de s’occuper, rassembler de toutes parts ces faits isolés, que le désir de se faire un nom aurait négligé de recueillir, et dont cependant la réunion est la seule base solide sur laquelle le génie puisse élever des théories précises et durables. Ainsi l’on doit regretter, pour le progrès des sciences, comme pour le bien même des provinces, que les hommes éclairés y soient devenus si rares, et que la