qui, en entrant dans sa famille, en avaient pris le
titre et les sentiments. Malgré l’austérité apparente
de son extérieur, sa bonté facile avait gagné ceux
même que leur âge semblerait devoir éloigner de la
vieillesse infirme et souffrante ; ils s’empressaient de
lui rendre des soins, voulaient être à ses côtés,
aimaient à l’entendre et se plaisaient avec lui. Il a
été vivement regretté de ses domestiques, qui, de
même que sa famille, et tous ceux qui dépendaient
de lui, l’avaient trouvé constamment juste, bon,
bienfaisant, quelquefois même généreux dans des
occasions importantes, malgré son économie, ou
plutôt parce que son économie lui permettait de
l’être. Son fils a écrit des mémoires pour sa vie, que
je ne me permettrai de louer, qu’en regrettant de
n’avoir pu conserver ici en entier ce monument de
la tendresse du fils et des vertus domestiques du
père. Ce zèle pour la mémoire de M. de Praslin, si
général dans ceux qui ont été liés avec lui par le
sang, par l’amitié, par la reconnaissance, ne doit pas
être oublié dans son éloge. On s’intéresse si faiblement
à la gloire de ceux qui ne sont plus ! les hommes
autour desquels une foule empressée prodiguait les
louanges et les hommages sont-ils descendus dans le
tombeau, elle s’en éloigne, et laisse leur nom s’y
ensevelir avec eux : on les louait par intérêt, par
esprit de parti ; mais l’intérêt et l’esprit de parti ne
louent point les morts : et sans doute celui dont la
mémoire, loin d’être entourée d’un si triste silence,
a mérité que tant de voix s’empressassent de la bénir
ou de la célébrer, n’aurait point obtenu cette
except-
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ÉLOGE DE M. DE PRASLIN.