de richesses. Ce fut sous celui de M. de Praslin,
qu’un homme à qui ses vertus, son patriotisme,
ses lumières, ont mérité l’estime publique et la reconnaissance de la colonie qu’il a longtemps administrée, M. Poivre, correspondant de l’Académie,
enleva des épiceries dans les Moluques, et les transporta
aux îles de France et de Bourbon, d’où elles
ont passé à Cayenne. Mais la France ne devait pas
jouir seule des avantages de cette opération, qui,
un jour, délivrera l’Europe d’un monopole onéreux,
en même temps qu’elle a donné aux nations de
l’Asie une espérance certaine de n’avoir plus à
gémir sous le poids des vexations et des cruautés
que le maintien de ce monopole y a multipliées.
Ainsi, ce serait mal juger de cette introduction des
épiceries dans nos îles, si on la regardait seulement
comme celle d’une nouvelle branche de commerce,
comme un surcroît de production et de richesse :
c’est la destruction d’une grande injustice qu’il faut
surtout y reconnaître ; et l’on pourra un jour écrire
sur la tombe du ministre qui a favorisé cet établissement, et sur celle de l’homme respectable qui
l’a formé : Ils ont épargné des crimes à l’humanité ;
et, grâce à leurs soins, elle a vu tomber une de ses
chaînes.
On peut encore mettre au nombre des services que M. le duc de Praslin a rendus au commerce maritime et à la France, la destruction du privilège de l’ancienne compagnie des Indes, qui a été faite pendant son ministère, et à laquelle il a eu l’honneur de contribuer.