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ÉLOGE DE M. DE PRASLIN.


inférieurs, un géomètre célèbre, déjà depuis longtemps membre de cette Académie ; il sut prévoir à la fois combien les lumières et les talents de M. de Borda offriraient de ressources à un ministre éclairé, qui saurait les employer, et tout le bien que cet exemple pourrait produire. Il savait que la supériorité, dans l’instruction, dans la théorie, était le moyen le plus sûr, le seul moyen même de balancer une supériorité de pratique et d’expérience, suite nécessaire de la position des Iles-Britanniques.

Messieurs de Chabert et de la Cardonnie furent chargés, l’un de continuer ses observations sur la Méditerranée, l’autre de lever une carte des approches de l’île de Saint-Domingue. À peine eut-on appris qu’il existait en Angleterre une montre qui pouvait être employée avec sûreté à la détermination des longitudes, que M. de Praslin s’empressa d’exciter l’émulation des artistes français ; et bientôt après il ordonna, pour éprouver les montres de MM. Leroy et Berthoud, deux voyages, qui, par leur durée, le nombre des relâches, la différence des températures que les vaisseaux devaient éprouver, la nature des différentes mers qu’ils auraient parcourues, ne laisseraient aucun cloute sur le degré de confiance que mériteraient ces nouvelles machines.

Le succès de ces voyages fut tel qu’on pouvait l’attendre de l’habileté de ces artistes célèbres, du zèle et de l’intelligence des officiers qui commandaient, de la réputation des savants qui les ont accompagnés ; et si les horloges marines ont un