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ÉLOGE DE M. CASSINI.


et toujours minutieux, fatigue, dégoûte, et semble ne devoir laisser à l’esprit aucune activité pour d’autres travaux, on sera tenté de croire que la direction de la carte de France a dû occuper toute la vie de M. Cassini, et on jugera en même temps qu’en se bornant à ce seul ouvrage, il aurait encore assez bien rempli sa carrière, et mérité la reconnaissance de son pays comme celle des savants. Mais il fut de plus un astronome très-laborieux ; et, en voyant la liste de ses travaux astronomiques, on sera encore tenté de croire qu’il s’y est appliqué tout entier.

M. Cassini a publié, dans nos Mémoires, une suite presque complète de ces observations que le ciel présente chaque année, dont chacune, prise en elle-même, est sans doute peu utile aux progrès de la science, et n’exige, pour être bien faite, que de l’attention et l’habitude d’observer, mais dont l’ensemble est nécessaire à la perfection des théories astronomiques, ou peut servir de base à des théories nouvelles. C’était un devoir que lui imposait le titre de directeur de l’Observatoire.

Il a traité de plus, séparément, plusieurs des questions fondamentales de l’astronomie. L’on trouve dans les mémoires qu’il a donnés, des recherches sur la parallaxe du Soleil, de la Lune, de Vénus et de Mars, un travail suivi sur les réfractions astronomiques, et sur le changement que la température produit dans la quantité ou dans la loi de la réfraction ; un grand nombre d’observations sur l’obliquité de l’écliptique, sur la loi des variations qu’elle éprouve ; et un examen des différentes méthodes