où les faits étaient le plus certains, où les objets
avaient été le plus discutés et le mieux éclaircis ;
enfin son but semblait être principalement d’inspirer
quelque confiance dans les vérités chimiques, aux
esprits d’une justesse sévère, et qui se piquent
d’être difficiles en preuves. Il se conciliait ainsi l’estime et la confiance de ses disciples plus qu’il n’attirait leur admiration ; ils n’étaient point frappés de la fécondité de ses vues, mais ils sentaient qu’ils
avaient en lui un guide sûr, qui ne les égarerait jamais.
C’est avec un plaisir mêlé de douleur que je
m’arrête sur ces détails. Je dois à M. Macquer mes
premières connaissances en chimie ; et en parlant ici
de ses talents comme démonstrateur, c’est un devoir
de reconnaissance dont je m’acquitte envers sa
mémoire.
M. Macquer jugea qu’un dictionnaire de chimie était nécessaire pour assurer les heureux effets que ses livres élémentaires et ses cours avaient déjà produits. Cette manière de traiter les sciences appartient presque à notre siècle, et c’est un des services qu’il aura rendus à l’esprit humain. Aucune espèce de livres n’est plus propre à montrer à chaque époque le point où les sciences sont parvenues, à en faire connaître tous les détails, à en perfectionner la langue. Le public attendait cet ouvrage de M. Macquer ; son esprit naturellement juste et méthodique, son impartialité bien connue, son aversion pour les systèmes, la sagesse qu’il savait mettre dans ses vues et dans ses jugements, l’indiquaient comme le chimiste auquel on devait désirer que cet important