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ÉLOGE DE ROEMER.


que Roëmer, rejeta et combattit son explication, frappé de ce qu’elle ne s’accordait pas avec les inégalités des autres satellites.

Mais elle a été confirmée depuis d’une manière victorieuse par Bradley, qui a montré que l’aberration des étoiles fixes a la même cause que le retardement des immersions, et que leur lumière met à parcourir le diamètre de l’orbite terrestre à peu près le même temps que celle des satellites. Roëmer touchait à cette découverte de l’aberration.

Il avait quitté la France en même temps qu’Huyghens, et par les mêmes raisons. De retour dans son pays, le roi de Danemark le nomma son astronome. La recherche de la parallaxe du grand orbe fut alors le principal objet de ses travaux. Les astronomes avaient déjà reconnu que les étoiles fixes étaient sujettes à quelques variations ; Roëmer chercha si, en les examinant avec plus de constance et d’exactitude, et en observant les mêmes étoiles dans les points opposés de l’orbite terrestre, ces variations ne s’expliqueraient point par une parallaxe qui donnerait les distances des étoiles à la terre. Après avoir amassé pendant dix-huit ans des observations faites avec une précision et une sagacité peu communes, il se préparait à en donner les résultats, lorsqu’il mourut, le 19 septembre 1710.

Horrebow, son disciple, à qui nous devons une histoire de sa vie et l’exposition de ses découvertes et de ses recherches, a cru que les observations de Roëmer donnaient cette parallaxe ; mais Roëmer en aurait-il tiré la même conclusion ? Déjà il avait re-