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ÉLOGE D’HUYGHENS.


un point ; et il fallait trouver un pendule dont la verge sans pesanteur, mais chargée à son extrémité d’un poids réuni à un seul point, serait d’une longueur telle que le mouvement de ce pendule fût égal à celui d’un autre pendule, pesant dans toute sa longueur et d’une forme donnée.

Cette recherche est celle des centres d’oscillation. Huyghens trouva encore la loi générale pour un pendule sans pesanteur chargé de plusieurs poids, et de là pour un pendule pesant de figure quelconque. Le calcul intégral a rendu cette dernière recherche bien facile ; mais cet instrument manquait à Huyghens, et il ne fallait peut-être pas moins de génie pour s’en passer que pour le découvrir.

Quelques difficultés de pratique ont fait abandonner les oscillations dans les arcs cycloïdaux : on y a substitué de petits arcs de cercle, et on Fa pu faire sans nuire à l’exactitude. En effet, il suit de la théorie d’Huyghens que l’arc cycloïdal, pris vers le point le plus bas, s’écarte très-peu d’un arc de cercle ayant pour rayon celui de la développée ; ainsi c’est toujours à Huyghens que l’on doit l’uniformité du mouvement dans les horloges à pendules [1].

L’isochronisme du pendule ne pouvait servir pour des horloges, destinées, comme les montres, à souffrir toutes sortes de situations. Huyghens remédia à cet inconvénient, en substituant au pendule un ressort spiral, dont il prouva que les vibrations seraient

  1. Le fils de Galilée avait exécuté des horloges à pendules. Voir sur ces querelles les œuvres d’Huyghens, et dire un mot de l’abbé Hautefeuille.