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ÉLOGE D’HUYGHENS.

Cette justice, rendue aux talents parla puissance, a rappelé les gens de lettres à la dignité de leur état, qu’ils avaient oubliée. S’il règne maintenant une concorde respectable entre tous ceux qui ont des talents ; s’ils ont obtenu l’estime et les hommages des nations étrangères ; s’ils ont l’honneur d’être haïs des hommes méprisables, ils le doivent à l’esprit qu’a répandu dans la littérature le prix que Colbert attachait aux travaux littéraires ; ils le doivent peut-être à Perrault.

Je me suis arrêté longtemps sur Charles Perrault, en faisant l’éloge de son frère ; mais ils s’étaient toujours tendrement aimés, et c’est un hommage à la mémoire de notre académicien, que d’avoir consacré quelques lignes à défendre celle d’un frère qui lui fut si cher.

Claude Perrault mourut à Paris en 1688 [1], d’une maladie qui l’attaqua en sortant de la dissection du cadavre infect d’un chameau. Peut-être doit-on le compter parmi les savants qui ont été les victimes de leur zèle ; ces exemples ne sont pas rares, et les hommes de tous les états savent également braver la mort, lorsqu’elle est sur le chemin qui les mène à la gloire.

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ÉLOGE D’HUYGHENS.


CHRISTIAN D'HUYGHENS. naquit à la Haye, le 14 avril

  1. Le 9 octobre.