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ÉLOGE DE PERRAULT.


et importantes sur l’économie animale ; il les a proposées dans ses œuvres de physique.

Elles renferment un traité sur le son, fort étendu, mais où l’on trouve trop d’explications vagues, et trop peu de géométrie. Dans la description détaillée de l’organe de l’ouïe et de ses différentes parties, l’auteur fait un usage heureux de l’anatomie comparée ; il remarque qu’il faut des jugements, des raisonnements même, pour apprendre à voir, à entendre, à éviter les erreurs des sens. Cette espèce de métaphysique expérimentale inconnue aux anciens, et introduite par Descartes dans la philosophie, avait fait des progrès rapides, et servait déjà à combattre son système sur les animaux, comme elle a servi depuis à détruire ses autres erreurs métaphysiques.

Le traité sur la Mécanique des animaux contient une foule d’observations curieuses sur leurs divers organes, et sur l’usage qu’ils ont su faire de ces organes. Tous ont des sens, se meuvent, se nourrissent et se reproduisent ; mais leurs moyens sont différents. en sorte que ces êtres n’ont rien de commun entre eux que la faculté de sentir, et cette disposition inconnue de leurs éléments qu’on nomme organisation.

On voit avec peine, dans ces différents morceaux de physique, une teinte de cet esprit systématique qu’on confondait alors avec l’esprit philosophique. L’un cherche des vérités, l’autre met des choses plausibles à la place des vérités qu’il n’a pu trouver, et se débarrasse ainsi de l’inquiétude ou de la honte de l’ignorance. Il faut être bien riche en connais-