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ÉLOGE DE M. HUNTER


jusqu’à celle qui s’étendait et se moulait sur l’extrémité de l’os. M. Hunter prouva qu’au contraire les cartilages sont formés de fibres qui s’élèvent perpendiculairement à cette même extrémité, et sont liées entre elles par d’autres fibres transversales. Cette découverte de M. Hunter à été confirmée par par M. de Lassone, qui, en observant les os après la calcination, s’est assuré de l’existence de ces fibres perpendiculaires.

Trois ans après, une société de chirurgiens de la marine choisit M. Hunter pour faire un cours d’anatomie ; il dut à ces leçons la première aisance dont il ait joui. Soixante-dix guinées qu’il rassembla, lui parurent un trésor inépuisable ; il en fit part à ses amis, mais avec si peu de précaution, que l’année d’après il se trouva hors d’état de faire imprimer les affiches d’un nouveau cours. Cette leçon lui fut utile ; on l’accusa même depuis de porter l’économie jusqu’à l’avarice : il est vrai qu’il consacra de très-grandes sommes à son goût pour l’anatomie et pour l’histoire naturelle, à son zèle pour le progrès des sciences ; mais on n’attribue à la libéralité que les dépenses de vanité ou de luxe, et l'homme qui ne s’en permet que d’utiles court risque de passer pour un avare dans l’opinion publique.

Les premiers volumes de la Société de médecine de Londres renferment des ouvrages précieux de M. Hunter ; telle est l’observation d’une espèce particulière d’anévrisme, dans lequel l'artère s’ouvre une communication avec la veine, et une description nouvelle de la structure du tissu cellulaire. Il y