Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/682

Cette page n’a pas encore été corrigée
662
ÉLOGE DE M. HUNTER.


d’être forcé peut-être d’en accepter de nouveaux secours ; mais il eut le bonheur de rencontrer le docteur Cullen, aujourd’hui célèbre professeur d’anatomie à Édimbourg, et qui pratiquait alors la médecine à Hamilton. M. Cullen le confirma dans la résolution de suivre sa conscience, lui proposa d’embrasser l’état de médecin, et obtint le consentement de sa famille. M. Hunter passa trois années dans la maison de son ami, devenu son instituteur et son père ; il ne le quitta que pour aller achever, à Édimbourg et à Londres, ses études de médecine, bien décidé à revenir ensuite partager pour toujours la retraite de M. M. Cullen.

Mais le sort les destinait tous deux à une vie plus active ; et leurs talents, trop resserrés sur le petit théâtre où l’amitié et la philosophie les voulaient confiner, devaient briller dans les deux capitales de la Grande-Bretagne.

M. Hunter vint à Londres en 1741, perdit son père au bout de quelques mois, et ne retourna depuis qu’une seule fois en Écosse, dix ans après, pour revoir sa mère et son ami le docteur Cullen. Il passa quelques jours dans la demeure de ses pères, acheta des terres pour augmenter l’étendue de leur petit domaine, s’occupa du soin de l’embellir, l’abandonna ensuite à sa mère, et la quitta pour toujours.

En 1743, M. Hunter donna son premier ouvrage ; sa dissertation présentée à la Société royale de Londres, a pour objet la structure des cartilages qui terminent les os : on les supposait composés de couches concentriques recouvertes l’une par l’autre