maux, nourris avec de la garance, se coloraient en rouge ; il imagina de les nourrir successivement avec des aliments mêlés de garance et avec leurs aliments ordinaires ; en sciant les os de ces animaux dans le sens de leur largeur, il observa des couches concentriques alternativement rouges et blanches, qui correspondaient aux différentes époques pendant
lesquelles ces animaux avaient été nourris avec de
la garance ou sans garance ; lorsque ensuite on les scie
dans le sens de leur longueur, on voit ces mêmes
couches colorées plus ou moins épaisses dans les
différentes parties de l’os, suivant le nombre des
lames du périoste qui se sont ossifiées. Quant aux
portions encore molles ou susceptibles de s’étendre
en tout sens, telles que les lames voisines de la
moelle, dont le réservoir s’agrandit pendant une
partie du temps de la croissance des animaux, la
couleur rouge marque également les progrès de leur
ossification par des points colorés plus ou moins
étendus.
M. de Haller attaqua cette opinion, et M. de Fougeroux, neveu de M. Duhamel, se chargea de lui répondre ; il sut concilier le respect dû au nom de M. de Haller, avec le zèle qui l’animait pour la défense d’un oncle chéri, dont il regardait la gloire comme une portion de son héritage. Il ne nous appartient point de prononcer sur le fond de cette discussion ; mais quand bien même la différence d’organisation, qu’on ne peut s’empêcher de reconnaître entre les os et les lames du périoste, comme entre les couches de l’écorce et celles du bois, dé-