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ÉLOGE DE M. DUHAMEL.


cable : tandis qu’au milieu de ces prodiges, qui excitent son admiration, il voit l’ignorance établir ou perpétuer des routines absurdes, et les préjugés de toute espèce, luttant contre l’industrie la plus ingénieuse, opposer aux progrès des arts une barrière que la théorie seule peut briser.

La collection des descriptions des arts en renferme vingt de M. Duhamel, en y comprenant la fabrique des cordages, la construction des vaisseaux et l’art des pèches, art important, la première école des marins, et qui fournit chez un grand nombre de nations la subsistance d’une partie du peuple.

Ses mémoires, ses observations, insérés dans nos recueils, sont au nombre de plus de soixante ; les uns ont pour objet des remarques utiles sur la physique des végétaux ou sur la culture des plantes qu’il a tenté avec succès de naturaliser en France ; quelques autres renferment des observations d’économie animale et de médecine. Dans l’impossibilité de faire connaître, même par leurs titres, cette longue suite d’ouvrages, nous nous arrêterons seulement sur sa théorie de la formation des os, et sur quelques-uns de ses mémoires de chimie : nous avons montré jusqu’ici le citoyen zélé, l’académicien laborieux, le savant utile ; il nous reste à faire connaître le physicien occupé de pénétrer les secrets de la nature et d’agrandir la sphère de nos connaissances.

L’étude profonde que M. Duhamel avait faite de l’économie végétale, lui avait montré entre les plantes et les animaux une foule d’analogies frappantes ; il était d’autant plus important de les observer, que