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ÉLOGE DE M. MARGRAAF.


avec simplicité, s’excusant d’avoir peu fait pour les sciences, par l’utilité des travaux dont le gouvernement l’avait chargé, s’applaudissant de n’avoir pas entraîné l’administration dans des dépenses inutiles, n’ambitionnant d’autre gloire que celle d’avoir rempli ses devoirs d’homme et d’académicien, et d’avoir fait un peu de bien, sans avoir fait jamais de mal à personne.

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ÉLOGE DE M. MARGRAAF.


André-Sigismond Margraaf, directeur de la classe de philosophie expérimentale dans l’Académie de Berlin, membre de l’Académie électorale de Mayence, associé étranger de l’Académie des sciences, naquit à Berlin le 3 mars 1709, de Henneing-Christian Margraaf, apothicaire de la cour, et d’Anne Kellner.

Les livres ne peuvent remplacer les leçons des maîtres habiles, lorsque les sciences n’ont pas encore fait assez de progrès pour que les vérités qui en forment l’ensemble puissent être distribuées et rapprochées entre elles suivant un ordre systématique ; lorsque la méthode d’en chercher de nouvelles n’a pas été réduite à des procédés exacts et simples, à des règles sûres et précises. Avant cette époque, il faut être déjà consommé dans une science, pour lire avec utilité les ouvrages qui en traitent ; et comme cette espèce d’enfance de l’art est le temps où les préjugés y règnent avec le plus d’empire, où les