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ÉLOGE DE M. BERNOULLI.


prise l’ordre s’établir de lui-même par le seul effet de lois mécaniques et nécessaires. Ce principe conduit ici M. Bernoulli à déterminer la véritable direction verticale, par l’observation de plusieurs pendules de différentes longueurs et diversement combinés, quoique le mouvement du vaisseau altère continuellement et sans aucune règle apparente l’effet de la pesanteur.

La pièce de M. Bernoulli, sur les courants, qui remporta un prix double en 1751, est employée surtout à montrer comment le mouvement de rotation de la terre doit produire sous l’équateur, à la surface de la mer, un courant régulier, et comment ce premier courant, arrêté par un continent, produit un autre courant inférieur qui se meut en sens contraire. C’est dans ce même ouvrage qu’on trouve la première observation de la propriété qu’ont les fluides de se vaporiser dans le vide, pendant que ces mêmes fluides (tant qu’ils sont contenus par le poids de l’atmosphère) restent fixes à un égal degré de chaleur.

L’Académie proposa, pour sujet du prix de 1753, la manière de suppléer à l’action du vent dans les grands vaisseaux, et ce prix fut encore remporté par M. Bernoulli. Renonçant au moyen qu’il avait proposé dans son Hydrodynamique, d’employer la réaction de l’eau, il soumet au calcul l’effet des rames. Il examine d’abord la force des hommes, et pose ce principe nouveau, que l’effort total dont un homme est capable pendant une journée, est à peu près le même, soit qu’on lui fasse exécuter un ou-