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ÉLOGE DE M. BERNOULLI.


mène que Mariette et Leibnitz avaient déjà observé. Il résulte de cette théorie, que les lois ordinaires du choc des corps élastiques où l’on a fait abstraction de ce double mouvement ne sont pas rigoureusement d’accord avec la nature ; et l’expérience est encore ici conforme aux résultats du calcul.

On voit enfin, dans plusieurs endroits de ses ouvrages, qu’il croyait possible d’expliquer, par ce même principe, les phénomènes les plus singuliers de la lumière ; mais il semble qu’il n’ait osé toucher à cette matière si délicate, et il s’est borné à montrer de loin à ses successeurs une route où il a craint lui-même de s’engager.

Les géomètres qui connaissent les ouvrages de M. Bernoulli s’apercevront que nous avons cru devoir nous étendre seulement sur ceux qui peuvent le mieux faire connaître le caractère distinctif de son esprit : ainsi, nous n’avons parlé ni de ses applications du principe de la conservation des forces vives au mouvement des corps attirés par des centres, ou s’attirant réciproquement ; ni de ses recherches sur les oscillations ou les trajectoires décrites dans un milieu résistant ; ni enfin de sa découverte du principe de la conservation du mouvement giratoire, principe donné depuis, avec de nouvelles applications, par M. d’Arci, comme nous l’avons dit dans l’éloge de ce dernier. M. Bernoulli n’a publié séparément qu’un seul grand ouvrage, son célèbre traité d’Hydrodynamique.

La théorie du mouvement des fluides avait occupé les géomètres les plus illustres du dix-septième