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ÉLOGE DE DUCLOS.


eaux qui tiennent du nitre ; les teintures de violette et de tournesol, qui par leur couleur verte ou rouge indiquent la présence des alcalis ou des acides, sont presque les seuls moyens employés dans l’analyse de Duclos.

L’examen qu’il fait des sels qui restent après l’évaporation de l’eau, n’est pas assez analytique. Il se contentait de les comparer avec les sels dont l’acide marin est la base, avec le natrum, avec le nitre, avec le vitriol de Mars, et il cherchait auquel de ces sels celui qu’il examinait avait le plus de rapport, et s’il était un mélange de plusieurs de ces sels, quels étaient ceux qui entraient dans ce mélange : mais il n’employait aucun moyen chimique pour les séparer ; or, sans cela, il est impossible de s’assurer même de leur existence, bien loin de pouvoir en connaître les proportions.

Heureusement le gouvernement n’a pas abandonné le projet, si utile à l’humanité, de connaître les eaux minérales ; et depuis que la chimie a fourni pour leur analyse des méthodes précises et sûres, des chimistes éclairés ont été chargés d’en faire un nouvel examen. Leur travail n’est pas public encore, mais leur sagacité bien connue, et les essais qu’ils ont mis au jour, donnent lieu d’espérer que nous leur devrons une foule de faits intéressants pour la théorie ; que nous saurons exactement quels secours on peut obtenir de l’usage de chacune de ces eaux, et, ce qui est peut-être aussi utile, à quelles espérances chimériques il faudra renoncer.

On voit, d’après cet exposé des travaux de Du-