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ÉLOGE DE M. D’ANVILLE.


parcouru, les cartes de M. d’Anville à la main, les lies de la mer Egée, une partie de la Grèce, de l’Asie Mineure et de la Syrie.

Nous n’entrerons ici dans aucun détail sur les cartes qu’a publiées M. d’Anville ; nous observons seulement que dans celles qui ont pour objet la géographie moderne, les deux hémisphères et les quatre parties du monde, présentés sur une grande échelle, renferment tout l’univers connu au moment où il les a publiées : elles sont à la fois et une description exacte d’une grande partie du globe, et un monument précieux de l’état de la géographie à cette époque.

Dans les cartes anciennes, l'orbis veteribas notus présente l’ensemble de tous les pays qui ne purent échapper à la curiosité des voyageurs ou des philosophes, à l’ambition d’Alexandre, à la tyrannie des Romains, à l’avidité des navigateurs phéniciens. L'orbis romanus renferme tous les détails de cet empire, dont le nom est encore si imposant pour les nations mêmes qui l’ont détruit et qui se sont élevées sur ses ruines, tandis que la carte des monarchies du moyen âge offre le tableau de cette destruction, le plus grand des événements dont l’histoire nous ait transmis le souvenir.

Attaché à feu M. le duc d’Orléans, qui retiré à Sainte-Geneviève avait conservé son goût naturel pour les sciences, mais ne voulait plus que les faire servira ce qui était devenu l’unique objet de ses études, M. d’Anville fit, pour ce prince, une carte de la Palestine.