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ÉLOGE DE M. D’ANVILLE.


illustres, ceux qu’anime l'enthousiasme des sciences s’empressent à chercher de phis grands noms, et portent leur hommage à des génies d’un ordre supérieur, du moins les amis de l’humanité s’arrêteront avec attendrissement au pied de la tombe de deux savants modestes, vertueux, bienfaiteurs éclairés de leurs semblables.

Ainsi, dans les triomphes de Rome ancienne, tandis qu’une jeunesse ambitieuse contemplait avec avidité ces couronnes d’or, ces lauriers dont se paraient les conquérants des villes et les vainqueurs des chefs ennemis, les mères, les épouses arrêtaient leurs yeux mouillés de larmes sur ces guerriers plus modestes, qu’une simple couronne de chêne annonçait à la patrie comme les conservateurs ou les libérateurs des citoyens.

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ÉLOGE DE M. D’ANVILLE.


Jean-Baptiste Bourguignon, premier géographe du roi, de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, de la Société des antiquaires de Londres, adjoint géographe de l’Académie des sciences, naquit à Paris, le 11 juillet 1697, de Hubert Bourguignon et de Charlotte Vaugon.

Son goût pour la géographie se montra dès la première jeunesse : dans le cours de ses études il s’occupait, en lisant les auteurs anciens, à dessiner les cartes des pays dont ils parlaient, à y placer les villes,