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ÉLOGE DE DUCLOS.


mune à la philosophie de Descartes et à celle de l’école ; elle s’était même encore accrue chez les cartésiens, dont les explications, plus plausibles et plus piquantes par leur nouveauté et par leur clarté apparente, étaient appuyées sur l’idée sublime de soumettre aux lois mécaniques du mouvement tous les phénomènes de la nature.

Tel était l’état où Duclos trouva et même laissa la chimie. Mais si la gloire d’en faire une véritable science a été réservée à Stahl ; si Duclos n’a point eu le mérite d’apercevoir ces faits généraux, qui sont les principes des sciences, du moins a-t-il eu celui de rassembler un grand nombre de faits particuliers, et d’être un des premiers qui aient cherché à fonder la science des remèdes sur la chimie expérimentale. Jusque-là son utilité dans la médecine s’était bornée à fournir un spécifique, quelques recettes, et à promettre des miracles.

Notre chimiste sentit même combien l’application de la physique corpusculaire à la chimie était vague et fautive, et il s’éleva hautement contre la chimie de Boyle, qui était uniquement fondée sur cette physique.

Les deux plus importants travaux de Duclos ont été l’analyse d’une grande quantité de plantes, et celle des eaux minérales.

La méthode qu’il suit pour l’analyse végétale consiste à extraire de chaque plante tout ce qu’elle peut donner dans l’eau, et à pousser au feu ce qui reste pour achever d’en connaître les principes. Duclos sentait à merveille les défauts de cette méthode, qui,