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ÉLOGE DE M. PRINGLE.


les premières, parce qu’elles attaquent en même temps et dans un même lien un grand nombre d’individus : il avait étudié la marche et les symptômes du mal, les différentes méthodes que l’art peut employer, les avantages ou les dangers de ces méthodes, les effets des remèdes qui paraissent indiqués par la maladie, et de ceux que l’esprit de système ou la routine ont introduits.

Ces observations servirent de base à son ouvrage sur les maladies des armées : ce traité, réimprimé un grand nombre de fois, traduit dans presque toutes les langues, a été regardé, dans l’Europe, comme un de ces livres fondamentaux si rares dans les sciences. Ce n’est point seulement un ouvrage destiné à instruire les médecins ; tous les hommes peuvent y puiser des leçons utiles ; et ceux qui sont chargés ou de l’administration d’un pays, ou de gouverner un grand nombre d’hommes, peuvent y apprendre à connaître les précautions nécessaires pour la conservation de ceux qui leur sont confiés, et s’éclairer sur des soins importants qui sont une de leurs premières obligations.

M. Pringle fait voir combien le défaut de propreté, l’humidité des vêtements ou des habitations, les lieux où l’air ne circule point, où les hommes sont entassés, les terrains inondés, l’air infecté d’exhalaisons marécageuses, produisent de maladies et font périr de malades. Ce n’est point ici un de ces amis de l’humanité qu’on accuse de se plaire à en exagérer les maux ; c’est un physicien exact qui ne parle que de ce qu’il a vu, dont les observations répétées.