y a deux siècles, peuvent nous permettre de croire
que ce fut un bien pour elle d’attirer une seconde
fois les regards de l’Europe et pour une cause semblable,
en offrant une retraite à des Français célèbres
qui voulaient quitter leur patrie, mais non l’abandonner,
et se mettre à l’abri de la haine de leurs
ennemis, sans perdre, par un trop grand éloignement,
leur influence sur l’esprit de leurs compatriotes.
Ainsi la retraite de Voltaire fut placée auprès
de l’asile de Calvin. Mais l’un souilla son asile
par les proscriptions et les supplices ; l’autre honora
sa retraite en consacrant son génie à défendre
la cause de l’humanité ; et par une révolution aussi
honorable pour Genève que pour notre siècle, c’est
du milieu des bûchers allumés par Calvin, que partait
cette voix éloquente qui a détruit dans l’Europe
l’esprit d’intolérance et de persécution.
ÉLOGE DE M. PRINGLE.
Jean Pringle, chevalier-baronnet, premier médecin du roi et de la reine d’Angleterre, docteur en médecine de l’université de Leyde, membre des collèges de médecine de Londres et d’Édimbourg, président de la Société royale de Londres, associé étranger de l’Académie des sciences, des académies de Gottingue, de Harlem, de Naples et de Philadelphie ; des sociétés de médecine de Paris et de Hanau, et de la société des antiquaires de Londres,