précisément ce qui pouvait nuire le plus à toutes les
deux. Il guérissait par le régime et par l’exercice,
plutôt que par les remèdes, et cherchait à en diminuer
le dégoût et la fatigue lorsqu’ils étaient malheureusement nécessaires. Il détrompa d’une foule
de routines, d’observations presque superstitieuses,
qui s’étaient glissées dans le régime ou dans l’usage
des médicaments, et qui ne servaient qu’à inquiéter
ou incommoder les malades.
Il avait fait, sous Boerhaave, une étude approfondie de la matière médicale et de la composition des remèdes : ceux qu’il ordonnait étaient variés, mais toujours simples. M. Rouelle a souvent répété qu’aucun médecin ne prescrivait de meilleures formules, et un tel suffrage nous dispense de tout éloge.
Dans le traitement des maladies aiguës, M. Tronchin cherchait à deviner la marche que la maladie abandonnée à elle-même paraissait devoir suivre, à faciliter les événements qui pourraient être favorables au malade, à détourner ceux qui auraient pu lui être funestes. Il croyait que les différentes crises qui peuvent terminer une maladie connue, ne sont pas également possibles dans chaque maladie, également salutaires pour chaque malade ; qu’il faut préparer, seconder celles que l’observation indique, et, surtout, prendre garde de les retarder ou de les arrêter par des remèdes hors de saison : semblable à un artiste habile, qui, pour conduire des eaux, sait profiter des pentes naturelles et de tous les avantages du terrain, dirige ces eaux plutôt qu’il ne les force