rique par M. Deselieux, depuis chef d’escadre, à qui M. du Fay en avait confié quelques pieds. Manquant d’eau dans la traversée, il avait conservé ce dépôt précieux aux dépens de son propre nécessaire ; son zèle fut récompensé par le succès, au delà même de ses espérances, et le café devint bientôt une culture importante. Mais la compagnie des Indes avait
le privilège d’empêcher cette production d’une terre
française, de croître pour la France ; cet abus fut
détruit ; et une denrée qui n’était qu’un objet de
luxe et un plaisir de plus pour le riche, devint bientôt
assez commune pour servir à la consommation
du peuple. On a observé que dans presque toutes
les nations, le peuple avait adopté un aliment ou
une boisson dont l’usage est pour lui un amusement,
une distraction plutôt qu’un besoin réel, et devient
un plaisir de tous les jours que l’habitude n’émousse
pas ; c’est aux médecins à prononcer sur
les effets physiques de ces habitudes : mais ne doit-on
pas regarder comme un bien pour l’espèce humaine
l’usage de boissons, telles que le café et le
thé, lorsqu’il succède à celui des liqueurs fortes,
et qu’il en émousse le goût parmi le peuple ? L’abus
de ces boissons ne conduit point à l’abrutissement
et à la férocité ; l’espèce d’agitation qu’elles procurent et qui en fait le charme, ne coûte rien à la
raison ni aux mœurs, et elles préservent le peuple,
en diminuant sa passion pour les liqueurs enivrantes,
d’une des causes qui contribuent le plus à nourrir
dans cette classe d’hommes la grossièreté, la
stupidité et la corruption.
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ÉLOGE M. DE MAUREPAS.
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