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ÉLOGE M. DE MAUREPAS.


de brigands et d’esclaves, en rapportèrent un grand nombre d’inscriptions échappées à l’ignorance des habitants, qui emploient à faire de la chaux ces marbres précieux que nous allons y chercher avec tant de fatigues et de périls. M. Otter voyagea dans la Mésopotamie et les provinces méridionales de la Perse, les observa en érudit et en géographe ; il nous procura quelques notions plus exactes de ces contrées, qu’une longue succession de grands empires, détruits l’un par l’autre, a rendues célèbres, et où l’influence d’un éternel despotisme et des révoltions toujours sanglantes n’ont pu anéantir encore ni la fertilité naturelle du sol, ni même l’industrie. La science navale ne peut avoir de principes certains, qu’autant qu’on lui donne pour base la théorie des sciences mathématiques. Sans doute, pour rendre ces théories utiles à la pratique, il faut les réduire à des règles simples et faciles ; mais qui trouvera ces règles ? qui pourra répondre qu’en les suivant, on ne s’écartera pas de la vérité rigoureuse, si ce n’est un homme qu’une longue habitude a familiarisé avec toutes les difficultés et toutes les ressources des sciences ? Il est des questions où la théorie est inutile ; mais qui est en droit de l’assurer, sinon celui que son génie a élevé au-dessus d’elle ? et si enfin cette théorie n’est inutile que parce qu’elle n’a pas encore été portée assez loin, n’est-ce pas une raison pour chercher à l’approfondir davantage au lieu de la négliger ? En vain la paresse et une présomptueuse ignorance répètent-elles, tantôt que la théorie ne sert à rien, tantôt