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ÉLOGE DE M. DE COURTANVAUX.


causer le mouvement du vaisseau. De fréquentes relâches mettaient à portée de vérifier la régularité de leur marche. Enfin, le temps du voyage était suffisant pour assurer de la solidité de leur construction. Aussi l’Académie, satisfaite de cette épreuve, décerna-t-elle le prix, en 1769, à l’une des deux montres de M. le Roi.

L’avantage que M. de Courtanvaux recueillit de cette entreprise ne se borna point au plaisir d’avoir fait une épreuve importante, qui, sans lui, eût été retardée de quelques années. Il suivit avec exactitude tous les détails de la construction de la frégate qui fut faite sous ses yeux. Il apprit la théorie et la pratique de la manœuvre et du pilotage, et remplaça quelquefois le pilote avec succès. Ce voyage fut pour lui l’occasion de s’instruire de toutes les parties de l’art nautique, cet art si vaste, et celui de tous peut-être qui fait le plus d’honneur à l’esprit humain. Aussi le temps de cette navigation, celui où il fut occupé ou d’en faire les préparatifs, ou de rendre compte du succès, fut-il une des époques les plus remplies et les plus heureuses de sa vie.

Ce n’est pas ici la seule preuve de zèle pour les sciences que M. de Courtanvaux nous ait donnée. Il avait établi, à Colombe, un observatoire où il allait souvent, et dont il laissait la libre disposition à ceux de ses confrères auxquels cet observatoire, et les instruments dont il l’avait enrichi, pouvaient offrir quelque secours, soit pour de grands travaux, soit pour des observations importantes. Il fit exécuter un grand nombre d’instruments qui, peut-être,