lorsqu’elles furent finies, il ne put s’empêcher de
jeter un dernier regard vers la vie, si adhuc,
dit-il en se servant des paroles de saint Martin,
si adhuc sum necessarius huic populo, non recuso laborem, et il regardait ses enfants. La religion elle-même ne peut désapprouver ce mouvement échappé de l’âme d’un père qui laisse après lui des enfants jeunes,
sans appui, presque sans fortune, et déjà condamnés
au plus grand des malheurs, à ne plus jouir des soins
et des consolations de la tendresse maternelle. Le
prêtre qui l’exhortait, exigeant une résignation plus
entière, ajouta ces paroles du même saint, sed
tamen fiat voluntas tua ; fiat, dit le mourant, et il expira.
Son désintéressement était tel, que, malgré l’économie la plus sévère, il n’a pu laisser à ses enfants, privés des secours et des talents d’un si bon maître, que le faible patrimoine qu’il avait reçu, augmenté seulement de sa gloire, qui doit rejaillir sur eux, et de l’intérêt que les malheurs de leur père doivent inspirer.
![Séparateur](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/74/Sep4.svg/100px-Sep4.svg.png)
ÉLOGE DE M. DE COURTANVAUX.
François-César le Tellier, marquis de Courtanvaux, duc de Doudeauville, grand d’Espagne de la première classe, capitaine-colonel des Cent-Suisses de la garde du roi, naquit à Paris en 1718, de François Macé, marquis de Courtanvaux, et d’Anne-Louise de Noailles.