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ÉLOGE DE M. BERTIN.

L’effet de la respiration sur les veines du foie a fourni à M. Bertin le sujet d’un autre mémoire ; il y montre que, pendant l’inspiration naturelle, la pression exercée sur les veines hépatiques fait gonfler les veines jugulaires, les deux veines caves et leur sinus ; que ce gonflement cesse dans l’expiration naturelle, tandis que dans l’inspiration et l’expiration forcées, le gonflement a lieu également ; et il tire de ces observations des conséquences importantes pour la physiologie et pour l’usage de la médecine. Par exemple, c’est à cet effet qu’il attribue l’utilité de tous les exercices qui augmentent l’action des muscles du bas-ventre sur le foie, et qui par là y raniment la circulation languissante, tandis qu’au contraire les purgatifs qui diminuent l’action des muscles ou des viscères sur les vaisseaux du foie, doivent dégager la tête et la rendre plus libre.

En 1766, M. Bertin donna un mémoire sur la comparaison des glandes lacrymales et des conduits destinés à recevoir les larmes dans l’homme et dans les animaux. Il trouve que dans un grand nombre d’espèces les points et les conduits lacrymaux n’existent point, et qu’une ouverture du sac nasal remplit les fonctions de ces organes. Cette construction, plus simple, est plus avantageuse, surtout pour les animaux dont les yeux sont plus exposés à l’effet de la poussière : ils sont moins sujets aux fistules lacrymales. Ce n’est point ici le seul cas où l’examen des animaux nous ait prouvé que, parmi les moyens qui ne sont point contraires aux lois de la nature, elle n’a pas toujours choisi, en faveur de notre es-