Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/449

Cette page n’a pas encore été corrigée
429
ÉLOGE M. BUCQUET.


cipes de ces sciences, connaître la méthode qu’on y suit, en saisir les grands résultats, embrasser leur système tout entier, observer leurs rapports, étudier surtout les liaisons que chacune d’elles pourrait avoir avec la science qui était le premier objet de ses travaux, les ressources qu’elle pouvait tirer des autres sciences, et les avantages qu’à son tour elle pouvait leur procurer.

En comparant ce que nous avons dit de M. Bucquet, avec le peu de durée de sa vie, on sera étonné qu’elle ait pu suffire à tant de travaux, et il s’en faut de beaucoup que nous ayons tout dit. En 1776, après la mort de M. Roux, il fut chargé d’un cours de chimie aux écoles de médecine, et la réputation méritée que laissait M. Roux rendait cette tâche difficile à remplir. M. Bucquet se livrait en même temps à la pratique de la médecine ; il partageait son temps entre ses cours, ses laboratoires et ses malades, comme dans le temps de ses études il l’avait partagé entre les amphithéâtres et les hôpitaux.

M. Bucquet était marié ; il avait épousé une de ses parentes, qu’il aimait et dont il était aimé. En vivant avec elle depuis son enfance, il n’avait vu se développer en elle que des vertus ou des qualités aimables. Sûr qu’il aurait dans sa femme une amie tendre, et que ses enfants auraient une bonne mère ; sentant qu’il était nécessaire à son bonheur, comme elle l’était au sien, il ne songea, en s’unissant à elle, qu’à assurer la douceur de la vie de tous deux, en laissant à ses talents le soin de leur fortune : la pratique de la médecine lui en offrait le moyen le plus prompt